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Baisse de la consommation de gaz en Grand Est en 2023

Énergie. L’antenne Grand Est de GRT gaz fait le bilan des consommations en 2023. Ces dernières sont en baisse de 15% par rapport à 2022 avec une consommation pour la Région de 59 TWh en 2023.

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Photo d'une infrastructure gazière
123 installations injectent du biométhane en région Grand Est. (Crédit : GRTGAZ)

La consommation de gaz en Grand Est baisse de manière plus importante qu’au niveau national en 2023 (-15% contre -11%). L’explication réside dans « un moindre fonctionnement des trois centrales à gaz installées sur la région (-24% par rapport à 2022), conséquence d’une plus grande disponibilité du parc nucléaire, et d’autre part d’une moindre consommation des industriels (-18%), en particulier dans le secteur de la chimie (-33%) et de l’agroalimentaire (-14%). Dans chaque secteur, l’évolution de la consommation des industriels est la résultante de 3 effets principaux : l’évolution de l’activité industrielle, des efforts d’efficacité énergétique et la substitution entre énergies », explique Vincent Rousseau, délégué Territorial, Grand Est et Haut-de-France chez GRTgaz.

Les bonnes pratiques mises en place par les entreprises, les collectivités et les particuliers ont participé de cette baisse de consommation. « On observe une rupture tendancielle de la consommation à partir de 2021, reflétant un changement de comportement des consommateurs conjugué à un climat doux (2023 deuxième année la plus chaude après 2022 depuis 1900). » En cause aussi, une moindre sollicitation de la production électrique centralisée à partir de gaz (-40%) après une année 2022 exceptionnelle, marquée par une forte indisponibilité des centrales nucléaires.

Dans le même temps, le chemin du gaz circule « d’Ouest en Est » au niveau du Grand Est. Avec un approvisionnement qui auparavant venait de la Russie, la France est aujourd’hui livrée principalement par des méthaniers qui déchargent au Havre. Les gazoducs fonctionnent en conséquence « dans l’autre sens » jusqu’à exporter du gaz vers l’Allemagne, « à Obergailbach (point d’interconnexion qui historiquement recevait le gaz russe) au titre de la solidarité européenne, à hauteur de 9 TWh », précise Vincent Rousseau.

Première région en termes de production de biométhane

Le Grand Est conserve en outre son statut de « première région productrice de gaz renouvelables » (21,6% de la production nationale). « Aujourd’hui, en France, on produit 11 Twh de biométhane par an pour environ 430 Twh de consommation. On est donc encore loin d’avoir couvert la consommation pour être totalement indépendants. Or, ce 11 Twh, on estime qu’on peut le porter à 60 Twh en 2030 », confiait le délégué Territorial, Grand Est et Haut-de-France dans nos colonnes en décembre 2023.

À fin 2023, 28 nouveaux sites de production de biométhane avaient été mis en service, dont 9 raccordés au réseau de GRTgaz. « Ce sont ainsi 123 installations qui injectaient du biométhane en région Grand Est fin 2023, pour une capacité de production de 2,59 TWh (+23% par rapport à 2023), soit 22% de la capacité de production nationale et l’équivalent de la consommation de 210 000 foyers. » La région Grand Est a ainsi couvert 4,3% de sa consommation par sa production (3,1% au niveau national).

Ambition 44 TWh à 2030

En plus du biométhane, les autres filières de gaz renouvelables poursuivent leur développement. « Nous travaillons sur la pyrogazéification qui consiste à incinérer, à très forte température, des déchets solides pour en récupérer des gaz dans lesquels on retrouve du méthane mais aussi sur la gazéification hydrothermale, basée sur le traitement de déchets liquides industriels ou d’effluents de station d’épuration montés à très haute pression », indique Vincent Rousseau. L’ambition française est d’atteindre 44 TWh de biométhane injectés en 2030. Dans le Grand Est, le potentiel de production de gaz renouvelable en 2030 est estimé à 6,6 TWh, dont 1,4 TWh issu de pyrogazéification et de gazéification hydrothermale.