Hommes et chiffres

Bernard Thellier : de l’ombre du GIGN à la lumière du conférencier

Conférence. Invité par le Centre des Jeunes Dirigeants ardennais pour une soirée prestige, l’ancien membre de l’unité militaire de la gendarmerie nationale a capté l’attention des adhérents du CJD.

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Photo de Bernard Thellier
Bernard Thellier a offert une conférence prenante et interactive à son auditoire ardennais. (Crédit : DR)

Invité par le Centre des Jeunes Dirigeants ardennais pour « une soirée prestige », l’ancien membre de l’unité militaire de la gendarmerie nationale a capté l’attention des adhérents du CJD. Négociateur principal de la cellule de crise majeure du Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) dont il a été membre de 1997 à 2007, Bernard Thellier, 55 ans, est depuis 2012 chargé de cours en psychologie comportementale à Paris II. C’est à ce titre mais aussi parce qu’il a créé la société Précognition, spécialisée dans la gestion de crise , des conflits et des négociations commerciales, que cet intervenant a été invité par le Centre des jeunes dirigeants ardennais.

Devant une cinquantaine d’adhérents du CJD venus au 75, Forest Avenue, celui qui a été diplômé par le FBI dans la gestion de crise est revenu sur son parcours antérieur en rappelant quelques hauts faits de sa carrière militaire. Comme cette affaire ayant eu pour cadre la caserne de Mourmelon où un adjudant militaire, un brin paranoïaque, était retranché avec 64 tonnes d‘explosifs. « Tous les villages alentour avaient été évacués et il a fallu trois jours de négociations pour gagner sa confiance, le faire sortir et trouver une solution pour faire enfin tomber la tension. »

Émotionnel et sens de la communication

Ou encore cette prise d’otages par un homme armé dans une école de Sablé-sur-Sarthe où se trouvaient 20 adolescents et deux enseignants. « Là, tout s’est décanté en six heures pour libérer tous les enfants des mailles d’un ancien instituteur qui s’était fait virer de l’Education Nationale ». Confronté à des missions extrêmement dangereuses (attaque terroriste, grand banditisme, agression de forcenés, enlèvements), Bernard Thellier en dix ans à ce poste a atteint un taux record de 100% de réussite au sein du GIGN.

Il a donc tenté de révéler les clés de la persuasion et de la communication maîtrisée dans les négociations les plus complexes. Établissant des parallèles avec son ancienne activité, Bernard Thellier qui s’est reconverti en conférencier professionnel pour transmettre son expérience aux acteurs du monde civil, n’hésite pas à établir des parallèles avec un milieu économique « différent mais qui sur la forme est identique à celui que j’ai connu ». Pour lui, l’émotionnel et le sens de la communication sont les seuls moyens de faire changer l’avis et le comportement des gens.

Bernard Thellier regrette

« Que le système scolaire soit fait pour avoir des compétiteurs et pas des négociateurs. Il fait rarement appel à l’empathie et au recours à l’émotion ». Et de conclure : « Nous sommes dans un monde professionnel de « killers » alors qu’on obtiendrait plus de résultats et de bien être en parvenant à comprendre les émotions des autres ». Pas étonnant qu’il prône aussi et avec conviction « l’importance du travail d’équipe, l’esprit de cohésion, le pouvoir de la communication et une bonne gestion du stress au sein des entreprises comme leviers de performance ».