Europe

L’Union européenne veut renforcer sa sécurité économique

Stratégie. La Commission européenne a récemment dévoilé les grandes lignes de son plan d’actions destiné à mieux filtrer les investissements étrangers et à protéger les technologies sensibles développées sur son sol.

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Photo du drapeau de l'Union Européenne
Selon plusieurs médias, si le plan ne parle pas explicitement la Chine, son expansion commerciale suscite des inquiétudes. (Crédit : Pixabay)

La Commission européenne a présenté le 20 juin dernier son plan d’action visant à protéger les technologies développées dans l’Union européenne (UE) et filtrer les investissements étrangers. Une stratégie volontariste pour éviter toute dépendance des États membres vis-à-vis de pays tiers. Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a ainsi souligné l’importance de remédier « aux faiblesses de l’Europe afin de renforcer sa sécurité économique ».

Pourquoi ? Parce que l’Europe connaît des fragilités liées notamment à « des chaînes d’approvisionnement dépendantes d’un seul état fournisseur », ou des problèmes de sécurité lorsqu’il s’agit de technologies à usage civil et militaire, dû à « des fuites technologiques opérées par des pratiques malveillantes ». D’où l’urgence d’agir, d’autant plus au regard du contexte international actuel de plus en plus instable et face à l’expansion commerciale de certains pays étrangers : l’UE se doit de renforcer ses défenses économiques.

L’UE, trop ou pas assez protectionniste ?

Pour cela, il est important que les technologies sensibles pour la sécurité de l’Europe soient identifiées afin que les investissements entrants et sortants soient mieux contrôlés. Les moyens mis en oeuvre pour atteindre cet objectif seront principalement axés sur « la surveillance des technologiques critiques, le filtrage des investissements étrangers, le contrôle renforcé de certaines exportations et l’application de mesures de restriction pour certaines d’entre elles ».

Les propositions énoncées par la Commission européenne ne sont pas nouvelles et reprennent celles de ces derniers mois. En effet, plusieurs stratégies de défense avaient déjà été mises en place en matière commerciale, notamment un règlement pour promouvoir la réciprocité dans l’accès aux marchés publics.

Toutefois, la Commission insiste sur un durcissement des mesures déjà mises en place. À titre d’exemple, dans le cadre de la 5G, les recommandations de la Commission n’ont vu que dix gouvernements restreindre l’accès au géant chinois de la hightech, Huawei, à leurs infrastructures. Et si la Commission européenne s’est dite consciente que certaines de ces idées allaient « créer des distorsions entre les États membres », certains craignent que l’UE intègre une dynamique trop protectionniste, elle a souligné l’importance de « trouver un équilibre géopolitique, bien que, ce dernier se révèle être difficile à trouver entre les grandes économies du monde ». À noter que le plan présenté doit encore faire l’objet d’une discussion entre les chefs d’État et de gouvernement lors du prochain sommet européen.