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SupAirVision, un survol international

Éolien. SupAirVision, expert du contrôle des éoliennes par drone, s’installe dans de nouveaux locaux à la hauteur de ses ambitions. Incubée à la Technopole de l’Aube, la start-up prévoit une levée de fonds de 3,5 millions d’euros.

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Photo de David Perrinet et Sébastien Arnould
David Perrinet, technicien R&D et Sébastien Arnould le dirigeant fondateur de SupAirVision devant le simulateur utilisé pour la formation au pilotage de drones. (Crédit : MBP)

SupAirVision a sept ans. L’âge de raison pour l’entreprise spécialisée dans la maintenance et la prévention des risques des éoliennes par drones créée par Sébastien Arnould. Après avoir franchi les étapes d’incubation, de lancement et de développement, soutenues notamment par le Conseil départemental de l’Aube, la start-up emménage dans des locaux de 230 m² à la Technopole de l’Aube. « Cela fait plaisir de voir l’aboutissement des projets », se réjouit Anne-Marie Zeltz, conseillère départementale lors de l’inauguration des locaux. La jeune équipe de 30 ans de moyenne d’âge compte désormais 19 collaborateurs sur site et 24 au total. Un effectif doublé en 2023. SupAirVision a triplé sa surface pour intégrer sa R&D, son atelier de stockage, sans s’éloigner du centre pour faciliter l’accès aux transports en commun.

Innovation et levée de fonds

Le bilan 2023 affiche une croissance à 100 % du chiffre d’affaires et l’objectif 2024 s’aligne sur la même tendance. 1 000 machines inspectées et des premiers pas à l’international. « En France, un parc éolien compte environ 6 machines, au Brésil et en Chine c’est 50 et aux Etats-Unis 80 », explique le dirigeant qui déploie naturellement ses ailes à l’international avec déjà une filiale en Chine et un agent commercial au Brésil.

« Les drones ont beaucoup évolué techniquement, nous sous-traitons leur fabrication et vendons l’expertise, l’inspection, la réparation et les statistiques de données. » La start-up se concentre ainsi sur la R&D, sur les diagnostics et les datas mises à disposition des clients sur une plateforme Cloud. SupAirVision porte des offres uniques.

Clarity inspecte l’éolienne par thermographie et détecte les infiltrations ou anomalies non visibles à l’extérieur ou encore Volta pour les chemins de foudre liés aux impacts. En France, les éoliennes sont frappées quatre fois par an quand dans d’autres pays cela peut atteindre soixante impacts. Le diagnostic foudre assure le bon fonctionnement de la machine. Et la réglementation devrait favoriser les contrôles face à un parc vieillissant avec des éoliennes trentenaires.

« SupAirVision innove sur les drones, sur les capteurs et sur la gestion des données, explique Julie Delmas, chef de produits. Nous voulons bouleverser le monde de l’inspection visuelle. » Les pales peuvent tourner à 200 km/h. Sachant qu’une éolienne arrêtée 1h génère un manque à gagner de 1 000 € pour le client, la start-up veut développer son inspection sans stopper les pales.

SupAirVision va engager une levée de fonds de 3,5 millions d’euros en 2024 pour aller au bout de sa démarche. « J’ai une équipe engagée, motivée et avec beaucoup de dynamisme », se félicite Sébastien Arnould dont l’objectif est clairement annoncé : devenir le leader mondial de l’inspection d’éoliennes.