Entreprises

Bonduelle mise sur les carottes auboises

Agro-industrie. La ferme des Hauts de Villiers produit 4 200 tonnes de carottes par an pour leur transformation à l’usine de Saint-Benoist-sur-Vanne.

Lecture 4 min
Photo d'Anne-Marie Zeltz, Raphaël Garcia et Fabrice Renaudeau
De gauche à droite, Anne-Marie Zeltz, vice-présidente du Département de l’Aube, Raphaël Garcia, responsable de la ferme des Hauts de Villiers et Fabrice Renaudeau, directeur général de Bonduelle Fresh France. (Crédit : LL)

Les carottes râpées de Bonduelle sont un pur produit du terroir aubois, qu’on se le dise. C’est bien dans la campagne auboise, à la ferme des Hauts de Villiers que la famille Garcia cultive annuellement 4 200 tonnes de carottes destinées à l’usine Bonduelle de Saint-Benoist-sur-Vanne.

Une usine ultra-moderne qui emploie 150 salariés, effectif qui peut aller jusqu’à 220 personnes lors des pics d’activité. Bonduelle travaille notamment avec le groupement aubois Convergence qui compte 80 équivalents temps plein répartis entre plusieurs employeurs. « Plus de 80 % de nos légumes sont produits en France par 230 maraîchers partenaires comme la famille Garcia », précise Fabrice Renaudeau, directeur général de Bonduelle Fresh France.

200 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel

La branche qui gère l’activité traiteur du groupe familial français pèse 200 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel et 1 000 salariés répartis sur sept sites en France. Les fournisseurs sont situés à proximité, à l’image de la ferme des Hauts de Villiers située à quelques dizaines de km seulement de l’usine Bonduelle de Saint-Benoist-sur-Vanne.

La famille Garcia est d’ailleurs l’unique fournisseur de carottes pour cette usine qui élabore uniquement des produits traiteurs en marque propre et distributeur ainsi que le circuit hôtellerie et restauration. Et notamment les carottes râpées assaisonnées à la moutarde, au citron de Sicile ou encore à l’échalote. « Nous avons établi des relations sur la durée avec nos maraîchers, dans le cadre de contrats pluriannuels », précise Fabrice Renaudeau. « C’est indispensable pour avoir de la visibilité, pouvoir investir dans du matériel spécifique », explique Raphaël Garcia.

La contractualisation sur du long terme permet de planifier les investissements et de progresser continuellement sur les pratiques culturales. C’est ainsi que le binage est devenu mécanique ou encore que le taux de rotation de six années permettent d’éliminer l’utilisation de produits phytosanitaires le plus possible. Un ingénieur agronome de Bonduelle suit le maraîcher à longueur d’année pour l’aider à se situer dans le respect d’une « agriculture régénératrice ».

Ce partenariat a permis aussi de développer l’emploi à Villiers-Herbisse. « L’exploitation produit des carottes bien entendu, mais aussi du céleri et des céréales », ajoute Raphaël Garcia. Le stockage et la préparation des carottes se font sur place.

Une trentaine d’intérimaires pour les périodes de forte activité

Des cultures et des activités qui nécessitent beaucoup de main d’œuvre, une cinquantaine d’employés à l’année, à laquelle s’ajoute une trentaine d’intérimaires pour les périodes de forte activité. « C’est un partenariat exemplaire car la transformation et la valeur ajoutée se font sur le territoire, ce qui est positif en termes d’emplois et d’environnement », ajoute Anne-Marie Zeltz, vice-présidente économie, emploi et développement durable du Département de l’Aube.

Une application bien concrète du circuit court, à l’échelle industrielle, qui fonctionne parfaitement dans l’intérêt des deux parties et du consommateur final.