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Le premier parc éolien du producteur picard H2air mis en service dans l’Aisne

Énergie. Il a fallu 9 ans au projet d’installation d’un parc éolien à Hannapes, au nord de Guise, pour qu’il se réalise. Il n’y a eu pourtant aucun recours contentieux contre ce parc, comme c’est souvent le cas dans la région.

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Photo d'un parc éolien
(Crédit : Freepik)

Mais H2air, « producteur indépendant d’électricité renouvelable » basé à Amiens, met le temps qu’il faut pour mener à bien ses projets. Il réalise les études nécessaires, explique ses projets, tâche de surmonter les réticences et parvient justement, le plus souvent, à éviter les procédures judiciaires.

Conçue en 2014, l’ébauche de ce parc, baptisé « les Lupins », a donné lieu à une étude d’impact en 2016, une enquête d’utilité publique concluante en 2018 et une autorisation administrative en 2019. La construction s’est faite en 2022 et 2023 pour une mise en route durant l’été.

Les Lupins se composent de 4 mâts de 178 mètres de haut, pour une capacité de 12 MW (mégawatts), susceptible d’alimenter près de 12 000 foyers par an. Cela représente un investissement de 19 millions d’euros, réunis par l’opérateur. 3 des 4 éoliennes se situent sur des parcelles communales d’Hannapes, pour qui les diverses taxes représenteront un revenu d’environ 60 000 euros par an, soit 1,2 million sur 20 ans.

Démarche consensuelle

Au-delà de l’indispensable décarbonation de l’énergie, ces ressources nouvelles pour la commune sont une bonne incitation, mais pas qu’elles. H2air à élargi le cercle des bénéficiaires en mettant en place un financement participatif via Lendosphere, qui offrait aux habitants de la Thiérache de souscrire à un emprunt à échéance de 2 ans, rémunéré 7% par an. Il a été entièrement couvert.

De plus, sous l’impulsion de Roy Mahfouz, son fondateur et patron depuis 2008, H2air, qu’elle agisse pour elle ou pour le compte d’autrui, ne néglige rien pour fédérer les énergies. Ni le fond, comme la réduction de l’impact sur l’environnement, la maîtrise des coûts ou le sérieux des concertations.

Ni la forme, par exemple en baptisant chaque opération d’un nom de fleurs, en s’associant à des courses cyclistes amateurs ou à la navigatrice Clémence Crémer, engagée dans le prochain Vendée Globe, et en faisant de l’inauguration de chaque nouveau parc une vraie fête.

Développement accéléré

Pas étonnant si l’entreprise amiénoise est devenue le premier acteur indépendant du secteur. Déjà bien implantée dans le nord et l’est, notamment dans la Somme et la Haute-Marne, elle se développe dans le sud, avec des agences à Tours, La Rochelle, Bordeaux, Toulouse et Aix-en Provence.

Elle pénètre des marchés étrangers, avec des bureaux à Berlin et Tunis. Et, depuis 5 ans, elle investit également dans l’électricité photovoltaïque, en particulier au service des exploitations agricoles ou viticoles.