Collectivités

Un kaléidoscope de rapports débattu avec sérénité lors du Conseil régional

Région. La séance plénière du Grand Est couvrait divers sujets incluant le Plan Vélo, la restauration scolaire, l’éducation, la formation des jeunes et les fonds européens.

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Photo de la séance plénière
La prochaine séance plénière aura lieu le 5 avril, à Verdun, une grande première. (Crédit : Stadler / Grand Est)

Avec deux sujets, hors-jeu, les élections européennes de juin prochain et le psittacisme des séparatistes de la Collectivité Européenne d’Alsace, placés çà et là au gré des interventions, les élus du Grand Est ont bouclé plus de sept heures de séance avec plus d’application que de véhémence, sans parfois se démettre de quelques excès de langage (voir ci-après).

Les engagements financiers de ces rapports méritent bien que l’on s’y intéresse. Au fil des sujets, le 1,1 Md€ de la nouvelle programmation des fonds européens, les 125 M€ du Plan Vélo, le 1,5 M€ d’aides à la restauration scolaire, bio et de qualité, les 2,8 M€ pour l’éducation des lycéens, les 15 M€ pour la formation professionnelle, dans une liste non exhaustive.

Les itinéraires d’un Plan Vélo à 125 M€

Le Plan Vélo initié par la Région se précise. Après l’annonce d’aides à la pratique, la Région s’adresse aux territoires pour répondre aux différents usages du vélo, du déplacement quotidien à l’excursion en passant par les voyages touristiques, et surtout pour aider les collectivités dans les tracés et les itinéraires les plus appropriés. La Région annonce une aide de 95 M€, issus du volet mobilité du nouveau Contrat de Plan Etat Région. Sur ce dossier, 6 350 km d’itinéraires sont planifiés dont 60% déjà réalisés. Au total, ce Plan Vélo va consommer 125 M€ d’ici à 2028. Par ailleurs, la Région s’engage à financer les itinéraires cyclables d’intérêt local, itinéraires garantissant une couverture complète et équilibrée, à hauteur de 55 M€, soit 10 euros par habitant du Grand Est.

Une restauration scolaire bio et de qualité

Le bio et le local dans la restauration scolaire, cette ambition de la Région, depuis 2022 et le dispositif ADAGE, Alimentation Durable et Autonome en Grand Est, se donne des moyens avec un engagement de 1,5 M€ pour inciter les acteurs du secteur à privilégier les circuits courts et les produits de qualité. L’aide prend en considération la commande bio et les produits labellisés AB, AOP et IGP et s’établit à un financement de 20 centimes par repas respectueux de ces normes.

Le dispositif ADAGE vise aussi l’accompagnement des établissements scolaires dans l’atteinte des objectifs de la loi EGALIM, à savoir 20% de produits issus de l’agriculture biologique, contre 9% actuellement, et 50% de produits labéllisés. L’ambition de la Région est d’élargir le cercle des partenaires du programme ADAGE, pour accroître la part des achats locaux et assurer aux producteurs et entreprises du Grand Est des débouchés réguliers à moyen terme.

Des projets phares dans l’éducation des lycéens

La sensibilisation citoyenne et humaniste est un axe d’avenir pour les lycéens, c’est un des axes de la Région pour renforcer son engagement en faveur de l’éducation des lycéens. Le Conseil Régional engage sur ce dossier 2,8 M€ dans la réalisation de projets phares dans les lycées, avec 60 000 lycéens mobilisés sur 2 000 projets des plus variés.

Au rang des ces projets, la Région évoque les dynamiques collectives entre établissements, le devoir de mémoire, la liberté d’expression et la laïcité, la compréhension de l’autre, des autres cultures et cultes, l’accès à la culture, le défi des enjeux environnementaux…

La formation des demandeurs d’emploi en 2024

Après celui de la période 2019-2023, le nouveau Pacte Régional d’Investissement dans les Compétences 2024-2027 est le tout premier signé en France entre une Région et l’Etat. Il s’appuie sur 200 M€ en 2024 au service des filières d’avenir, des métiers en tension et des compétences de base. Il cible la formation de 20 000 demandeurs d’emploi en 2024. Ce pacte comprend deux conventions. La première, entre l’Etat, France Travail et la Région garantit une synergie optimale entre la collectivité et France Travail.

Les deux entités s’engagent à identifier conjointement les besoins de formation prioritaires et un suivi rigoureux des actions engagées. La seconde convention porte la délégation des moyens, avec une enveloppe financière de 15 M€, de la Région à France Travail. Il s’agit pour cette dernière d’intervenir sur les formations courtes et règlementaires avant embauche pour lesquelles France Travail dispose d’un savoir faire précis.

Le bon bilan des Fonds Européens dans le Grand Est

Une heure et vingt minutes sur sept heures et quinze minutes de séance, le dossier bilan d’étape des Fonds Européens a été le plus chronophage de la plénière du 21 mars. Le dossier est d’actualité, la Majorité du Conseil régional ne cachant d’ailleurs pas le rendez-vous des élections européennes du 9 juin prochain. En sa qualité d’autorité de gestion des Fonds Européens, la Région a présenté son bilan depuis 2014 : près de 2,2 Mds€ confiés par l’Union Européenne dans les domaines du FEDER, du FJT, du FEADER et du Plan de Relance pour le financement de plus de 112 000 projets dans le Grand Est. Cette programmation fait désormais place à celle de 2023-2027 pour près de 1,15 Md€.

Le Conseil régional fait la tournée non exhaustive de la variété des projets, collectifs ou individuels, soutenus par l’UE : une brasserie, une boulangerie, un cinéma, une classe préparatoire pour les futurs acteurs, des logements pour Emmaüs, un parc exposition, un équipement sportif, un pôle d’échange train-car-vélo … Le Grand Est rappelle le rôle du FEADER en soutien au monde agricole et forestier, avec 936 M€ d’aides en direction notamment de l’investissement dans les exploitations, de l’installation des jeunes agriculteurs ou des projets des territoires ruraux.

Le bilan flatteur en matière de FEDER/FSE s’impose comme une vitrine élogieuse de la gestion régionale : le Grand Est est la première région française en termes de consommation de ce type de Fonds Européens, avec une programmation intégrale de 1,2 Md€ d’aides. Le FEDER vient en appui de l’innovation, du développement économique et écologique, du numérique, de la culture… Le FSE soutien la formation, l’orientation, l’insertion des jeunes en décrochage, l’économie sociale et solidaire… Les deux fonds ont permis l’éclosion de plus de 4 000 projets depuis 2014.