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Des renforts annoncés pour la Justice en région

Justice. La Cour d’appel de Reims, dont dépendent les tribunaux judiciaires de Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières, Reims et Troyes, mais également la Cour d’appel, bénéficiera de 67 nouveaux recrutements d’ici 2027.

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Photo du palais de Justice
L’arrivée des nouveaux effectifs dans les juridictions sera étalée jusqu’en 2027. (Crédit : Fotolia)

Promesse tenue. L’engagement du Président de la République relayé par le Garde des Sceaux d’accorder des effectifs supplémentaires à l’ensemble des juridictions françaises vient de trouver sa concrétisation. Eric Dupond-Moretti vient en effet d’annoncer le recrutement net de 1 500 magistrats, 1 800 greffiers et 1 100 attachés de justice d’ici 2027 sur le territoire national.

« Après 30 ans d’abandon budgétaire, humain et politique, ces recrutements doivent permettre aux acteurs du monde judiciaire de regarder l’avenir avec confiance : ils permettront de meilleures conditions de travail pour tous ceux qui s’engagent chaque jour pour le service public de la justice et surtout une justice plus proche et plus rapide pour nos concitoyens », souligne Éric Dupond-Moretti.

En région, la Cour d’appel de Reims dont dépendent les tribunaux judiciaires de Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières, Reims, Troyes, mais également la Cour d’appel, bénéficiera de 67 nouveaux recrutements d’ici 2027. Ces postes concernent notamment l’arrivée de 23 magistrats et 24 greffiers. Dans l’Aisne, ce sont 33 recrutements qui sont actés (voir encadré). « 20 attachés de justice arriveront également d’ici 2025. Les recrutements des attachés de justice continueront après 2025 mais le nombre exact sera affiné après évaluation des besoins des juridictions », annonce-t-on du côté des services du ministère de la Justice, où l’on précise également qu’entre 2017 et 2027, la Cour d’appel de Reims verra donc ses effectifs augmenter « d’au moins 34 magistrats » (soit 27 % d’augmentation) et 46 greffiers (soit 30 % d’augmentation).

« C’est une très bonne nouvelle », réagit Me Stéphanie Van Oostende, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Reims. « À Reims, nous sommes bien lotis, il nous reste désormais à voir quels seront les délais d’arrivée de ces effectifs car leurs périodes de formation sont assez longues ». L’avocate rémoise rappelle cependant que les délais de procédure et de traitement des dossiers sur le ressort de la Cour d’appel de Reims restent « très corrects, sauf cas exceptionnels », notamment par rapport à ceux enregistrés en région parisienne.

Au barreau de Charleville-Mézières, la prudence est de mise, notamment au niveau des délais de recrutement des effectifs et de leur arrivée réelle : « Ce sont des postes ouverts, ce qui ne veut pas dire qu’ils seront tous pourvus. Nous y croirons vraiment quand les magistrats prendront leurs fonctions », résume le bâtonnier Me Ahmed Harir, qui voit s’allonger les délais d’audiencement sur son ressort, avec les difficultés que cela entraîne pour les avocats comme pour les justiciables. « Nos concitoyens pourront bénéficier d’une justice plus rapide et surtout plus proche d’eux », promet de son côté le Garde des Sceaux, qui n’hésite pas à parler de « réarmement judiciaire » du pays, tout en ajoutant : « Je tiens à saluer l’implication des chefs de cour et de juridiction dans la mise en œuvre de cette répartition, au plus proche des besoins du terrain ».

Opération « Place nette » à Reims, 21 460 euros saisis

Une opération « Place Nette » s’est déroulée à Reims pendant trois jours, du 25 au 27 mars 2024, sous la coordination de la direction interdépartementale de la Police nationale de la Marne (DIPN51). 128 effectifs de la Police nationale ont été engagés sur l’ensemble des opérations et contrôles. Au total, ce sont 20 opérations et contrôles effectués durant ces trois jours. Le déploiement du dispositif vise à lutter contre la délinquance dans les quartiers les plus touchés par l’insécurité et à agir contre les trafics qui dégradent la vie quotidienne de leurs habitants. Il s’agit de rétablir l’ordre et de reconquérir l’espace public en occupant le terrain par une présence durable et accrue des forces de l’ordre, ainsi qu’une coordination de tous les services pour garantir l’efficacité opérationnelle. En complément des actions menées par les policiers au quotidien pour démanteler les points de deal et des enquêtes judiciaires menées par les services d’investigation, cette opération a associé les Douanes et la police municipale de Reims, ainsi que l’opérateur de transport CITURA.

L’opération a donné lieu à 53 personnes contrôlées (identité), 68 véhicules contrôlé, 1200 personnes contrôlées dans les transports en commun et quatre établissements contrôlés. Le bilan des trois jours est de 4 gardes à vue, 14 verbalisations ou autre mesures prises suite aux contrôles, 63 verbalisations dans les transports en commun et saisie de 2,8 kg de cannabis, 1,7 kg d’herbe de cannabis, 13 grammes de cocaine et 21 460 euros.

Henri Prévost, préfet de la Marne et François Schneider, procureur de la République près le tribunal judiciaire de Reims ont réaffirmé à cette occasion « leur détermination - dans un esprit de collaboration et de coordination entre services de l’État, autorités judiciaires et partenaires mobilisés - pour sécuriser les territoires et lutter contre toutes les formes de trafics ».