Collectivités

Bus, vélo, voiture, le transport en commun dans tous ses états

Mobilité. Dans l’Aube et l’agglomération troyenne, les modes de transport se diversifient avec le soutien des collectivités.

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Photo des vélos en libre-service Marcel
Les vélos en libre-service Marcel ont vu un doublement des trajets effectués en un an. (Crédit : LL)

Depuis 1983 c’est la TCAT (Transports en commun de l’agglomération troyenne) qui assure les transports publics mais aussi le transport scolaire pour le compte de Troyes Champagne Métropole. Une régie qui a vu son rayon d’action s’élargir pour s’adapter aux nouveaux contours d’une intercommunalité passée à 81 communes pour 175 000 habitants. La TCAT exploite désormais une cinquantaine de lignes soit régulières, soit de transport à la demande, soit à vocation scolaire ouvertes à tous.

En moyenne, ce sont donc environ 10 millions de voyageurs qui empruntent les bus troyens. Près de 300 agents permettent le bon fonctionnement des transports publics dans l’agglomération. Les recettes de la vente des tickets et abonnements ne permettent pas de boucler le budget et TCM doit verser une subvention annuelle. Un rapport de la Chambre régionale des comptes, publié l’été dernier, pointait même la charge grandissante des transports en commun pour l’intercommunalité.

« Les financements annuels versés par TCM à la TCAT atteignent 17 millions d’euros en 2021, soit 82,5 % des recettes réelles d’exploitation », indique le rapport. De quoi relancer le débat sur la gratuité totale d’autant qu’elle a déjà été mise en place sur une journée, celle du dimanche. Le président de TCM, François Baroin, y est opposé, au même titre que son vice-président chargé des mobilités, Olivier Girardin. Malgré la baisse de fréquentation consécutive à la crise sanitaire et aux changements d’habitudes qui ont suivi, la TCAT cherche au contraire à diversifier son offre pour faire revenir les voyageurs. Réorganisation des lignes, service de renfort en temps réel, application d’informations pour les voyageurs font partie de ce plan de reconquête.

De nouveaux services ont été lancés, comme des navettes électriques dénommées « Cœur de Troyes » et desservant une partie du Bouchon de Champagne. Actuellement louées, ces deux navettes seront remplacées courant 2024 par des navettes électriques acquises par TCM, qui prévoit l’acquisition de 5 navettes électriques qui desserviront l’intégralité du centre historique de Troyes. Autre exemple, la nouvelle ligne en expérimentation à destination principale des entreprises et de leurs salariés sur la zone d’activités de Barberey mise en service le 8 janvier.

Marcel tient la forme

Au contraire, depuis la crise sanitaire, un autre moyen de transport à le vent en poupe, le vélo électrique en libre service. TCM a lancé en juin 2021 les vélos « Marcel », un nom choisi en référence à Marcel Bidot, ancien grand cycliste aubois. Depuis, le réseau de vélos bleus ne cesse de s’étendre sur l’agglomération troyenne. Sur la première année de fonctionnement entre septembre 2021 et septembre 2022, 43 000 trajets avaient été effectués.

Entre les deux mêmes mois de 2022 à 2023, ce sont 96 000 trajets qui ont été comptabilisés, soit une progression de 225 % ! Autant dire que les 130 vélos électriques à disposition tournent beaucoup. Ce n’est pas fini puisqu’une nouvelle station a été mise en place sur le site universitaire de la Technopole de l’Aube et qu’une autre est prévue près du centre de marques de Pont-Sainte-Marie. Il est vrai que les utilisateurs – en majorité des jeunes de moins de 26 ans – ont pris l’habitude de circuler ainsi. En deux ans, plus de 10 500 utilisateurs différents ont eu l’occasion de faire appel à un Marcel pour se déplacer dans une agglomération de plus en plus équipée en pistes cyclables.

Les Aubois roulent Karos

Mais il y a un autre moyen de « transport en commun » qui connaît une franche accélération, c’est le « court-voiturage » ou covoiturage du quotidien, selon des données issues de l’Observatoire National du Covoiturage du Quotidien. Le covoiturage au quotidien avait bondi de près de 90 %, début 2023, sur l’agglomération troyenne. Ailleurs en France, la progression dopée par le bonus covoiturage de 100 euros du gouvernement n’était que de 25 %. Dans l’Aube, la pratique est encouragée financièrement par TCM et le Département via l’application mobile Karos. En substance, cette solution de covoiturage pour les trajets du quotidien permet de partager sa voiture et les frais financiers. Le coût du trajet pour le passager est de 1,35 € (prix d’un ticket de bus TCAT) et le conducteur est rémunéré 2€ par passager, la différence est prise en charge par Troyes Champagne Métropole ou le Département de l’Aube. Dans l’Aube, déjà plus de 7 000 utilisateurs y ont déjà eu recours.