Collectivités

Une année synonyme de changements dans la Marne

Urbanisme. Que ce soit à Reims, à Epernay ou à Châlons, les projets de réaménagement du territoire rythmeront cette nouvelle année 2024.

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Représentation 3D des berges de Reims
L’un des objectifs des berges de Reims est d’ouvrir la Ville sur le réservoir naturel que constituent le canal, la Vesle et leurs berges (Crédit : VILLE DE REIMS)

Les villes se transforment

Zoom sur quelques grands projets des collectivités marnaises qui seront lancés ou achevés en 2024.

Reims plus verte

Premièrement, à l’horizon 2025, le site des Berges de Reims fera la part belle aux activités ludiques et de détente, à la nature et accueillera des activités économiques et culturelles comme des restaurants, des jardins aquatiques ou encore des pistes cyclables. « Les Berges de Reims constituent un véritable projet qui intègre les nouveaux besoins en laissant la part belle aux mobilités douces, à la végétation et aux espaces de fraîcheur. Nous souhaitons que ce port devienne un lieu de rencontre et de convivialité, un espace pour les familles, un îlot de fraîcheur bordé par l’eau et des espaces végétalisés », explique Arnaud Robinet, le Maire de Reims.

Ainsi, les études de maîtrise d’œuvre, en cours, vont s’achever début 2024 et les travaux pourront suivre avec une livraison pour nombre d’entre eux en 2025. De même le pont Charles de Gaulle sera déconstruit au 2e semestre de cette année. Secondement, depuis le 1er janvier 2024, le Grand Reims lance ses premières offres de mobilités pour offrir à l’horizon 2025 une solution à 1 km de chacun des habitants des 143 communes.

Le « réseau Grand Reims Mobilités » propose notamment une fréquence portée à 10 minutes, en période scolaire, pour le tramway, deux nouvelles lignes de Transports à la Demande pour les zones d’activités – « Farman / Croix-Blandin » et « Pomacle / Bazancourt », le renforcement de la ligne TAD « Neuvillette / Colbert », un TAD de nuit dans l’agglomération de Reims… et d’autres nouveautés apparaitront dans l’année.

Châlons réaménage son territoire dès 2024

L’objectif ? Réhabiliter les espaces municipaux pour améliorer la qualité de vie des habitants. De ce fait, les six prochaines années seront rythmées par plusieurs phases de chantiers à Châlons-en-Champagne. L’année 2024 démarrera ainsi avec les premiers travaux de la place Foch, dès le retrait des chalets de Noël dans le but de permettre l’extension du bâtiment. La fin du chantier est prévue au plus tard le 16 mars 2024. De plus, les travaux de réhabilitation de l’îlot des « Corallines » s’étalera de 2024 à 2030.

Pour ce qui est du quartier Chanzy, les travaux d’aménagements des espaces extérieurs débuteront courant octobre-novembre 2024, le désamiantage du bâtiment central aura lieu entre avril 2024 et septembre 2025. Pour rappel, l’agglomération châlonnaise fait de ce projet une priorité. « Nous avons la volonté de rassembler les directions des services de la Ville et de l’Agglo », explique Jérôme Mât, Vice-Président en charge du Développement Économique et Durable au sein de Châlons Agglo.

120 agents du ministère de l’Intérieur (ANDV) sont d’ailleurs attendus dès la fin des Jeux Olympiques de Paris. Enfin, parmi les grands projets châlonnais de ces prochaines années, on retrouve le projet industriel Polyprep. Constituée au printemps 2023 afin de développer et exécuter le projet industriel de recyclage chimique, la société prévoit le démarrage de la production dès janvier 2025. Ainsi, c’est en 2024 qu’aura lieu la création du bâtiment de préparation et stockage ainsi que le bâtiment pour le recyclage chimique, soit 8 500m² pour 2 bâtiments. Deux autres bâtiments seront ensuite construits en 2025.

Un jard de 2 HA et un nouveau quartier pour Epernay

Le quartier des Berges de Marne, verra le jour à la place des anciens Ateliers SNCF, sur un site de 18 hectares. Ce futur quartier réunira des logements, des commerces et services, des équipements publics, des bureaux et un parking en silo, autour de parcs urbains, tout en conservant quatre bâtiments emblématiques des anciens ateliers sur une surface de 15 000 m2. La construction d’une passerelle (pour piétons et cyclistes) rattachant le futur quartier au centre-ville, enjambant les voies SNCF débutera en avril 2024. L’autre chantier d’envergure, situé en plein centre-ville conserve l’aménagement de l’esplanade Charles-de-Gaulle. D’ici 2026, cet espace accueillera le futur Jard, un parc urbain de 2 hectares. Juste en dessous, le parking souterrain de 400 places, en cours de construction depuis 2022, devrait être livré en septembre 2024.

MICROVILLE 112 s’ouvre aux entreprises et aux investisseurs

En préparation depuis deux ans, la réactivation de l’ancienne Base Aérienne 112 prend son envol en 2024. La société foncière d’attribution MICROVILLE 112 SA propose aux entreprises et investisseurs de s’engager sur l’ex BA 112 pour en faire, en synergie avec Terrasolis, « la ville, l’industrie et l’agriculture de proximité, climatiquement neutre et connectée ».

Photo de l'ancienne Base Aérienne 112
MICROVILLE proposera plusieurs services en fonctions des différents acteurs. (Crédit : BB)

La MICROVILLE 112 est la zone-vie de l’ex-BA 112. La foncière est propriétaire d’un territoire de la taille d’une petite ville, sur 65 ha paysagés, 40 bâtiments en bon état d’usage, soit 50 000 m² à éco-rénover et plus de 20 ha constructibles pour une programmation d’activités mixtes : logement, travail, commerce / approvisionnement, santé / bien-être, culture / loisirs et éducation / formation.

En 2024, MICROVILLE 112 proposera aux entreprises, aux investisseurs et aux acteurs institutionnels, d’intégrer un écosystème d’affaires alignant projet de territoire (climatiquement neutre et connecté) et projets de développement d’entreprise, sur leurs enjeux RSE (énergie verte, décarbonation, sobriété et régénération des ressources consommées, souveraineté …).

À partir de janvier 2024, MICROVILLE proposera ainsi, selon les besoins de ces différents acteurs de la vie économique locale de :

  • Louer des locaux en l’état, au prix des charges pour 3 ans maximum (sous convention d’occupation précaire avant rénovation), 30 000 m² de bureaux, ateliers, salles de formation, de restauration pour des entreprises, startups, artisans, acteurs de l’ESS, tiers-lieux, …
  • Participer aux Challenges de l’Énergie, de l’Eau, de la Mobilité, du Numérique (ateliers participatifs d’assemblage de solutions pour les infrastructures de la BA 112, visant l’autonomie énergétique, hydrique, la mobilité décarbonée, un numérique souverain)
  • Acquérir un lot à éco-rénover (investissement dans la société immobilière d’attribution MICROVILLE 112) avec un projet d’activité contribuant au projet global (https://bit.ly/M112site)
  • Placer de l’argent dans la coopérative MICROVILLE 112 en titres participatifs rémunérés 5 % / an (https://bit.ly/TPM112A). Prochaines étapes de la MICROVILLE 112 à suivre cette année dans Matot Braine (microville112.org).

La transmission intégrée à la loi d’orientation agricole

Le Ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, Marc Fesneau a présenté le texte de la prochaine loi d’orientation agricole qui intègrera à l’article 11, dans son volet installation/transmission, la proposition de loi d’Éric Girardin créant un groupement foncier agricole d’investissement.

En effet, Éric Girardin, Député de la 3ème circonscription de la Marne, a formulé une proposition de loi créant un groupement foncier agricole d’investissement sur la base du modèle des groupements forestiers d’investissement qui présentent des conditions et avantages fiscaux de nature à attirer les investisseurs extérieurs dès lors qu’ils restent minoritaires. « Le coût du foncier pèse de plus en plus dans les actifs des exploitations agricoles et viticoles, il faut trouver un modèle transitoire et temporaire autour du portage du foncier qui permettra aux futurs installés de pouvoir reprendre des exploitations sans avoir à acheter le foncier dans un premier temps », explique le Député dans le cadre de son rapport relatif à la transmission du foncier viticole, qu’il avait déposé en novembre dernier.

Ainsi libérés de l’endettement lié au foncier, ces nouveaux installés pourront réaliser d’autres investissements liés au fonctionnement ou à la transformation de l’exploitation pour l’adapter aux importantes mutations du monde agricole. « Afin de contribuer à la pérennisation des exploitations familiales et au renouvellement des générations en agriculture et en viticulture, notamment par l’installation de repreneurs hors cadre familial ou non issus du milieu agricole, il convient de développer le portage du foncier et de permettre un accueil maîtrisé d’investisseurs. » Ce texte de loi sera probablement étudié dès février 2024 à l’Assemblée nationale.