Humeur

Des territoires à reconquérir

Lecture 2 min
Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Au-delà de bousculer le calendrier politique à trois semaines des élections européennes, les émeutes indépendantistes en Nouvelle-Calédonie mettent en lumière une fois de plus les errements de la France dans la gestion de ses territoires d’Outre-mer. Si les problématiques y sont indéniablement différentes, la situation sociale, sanitaire et sécuritaire de Mayotte et les insurrections racistes et meurtrières vécues en Nouvelle-Calédonie rappellent à quel point ces territoires doivent être davantage accompagnés par l’Exécutif. Certes, l’éloignement géographique ne favorise pas les relations de proximité nécessaires à la cohésion nationale, mais cela doit au contraire engendrer un surplus d’énergie et de moyens en direction de ces territoires. Il en va de l’égalité républicaine pour tous les habitants qui doivent recevoir les mêmes services à 50 km comme à 17 000 km de Paris. Ils doivent également avoir des droits identiques et se conformer aux mêmes devoirs.

Ceci dit, les émeutes de ces derniers jours ne doivent pas occulter celles connues il y a quasiment un an dans les quartiers de toutes les grandes villes de la Métropole, soulignant donc au passage que l’éloignement ou la situation géopolitique ne doit pas servir d’excuses à quiconque pour justifier une forme d’abandon de l’Etat. C’est donc un problème de suivi, de moyens réels, de fermeté, de volonté, de vision et de cohérence politique qui se pose à l’ensemble d’un pays, dans tous les endroits où flotte le drapeau bleu-blanc-rouge. S’il n’est pas résolu, la nature ayant horreur du vide, les bénéficiaires du chaos déjà bien en place, qu’ils viennent de l’intérieur ou de l’extérieur, n’auront plus qu’à récolter les fruits de celui-ci, dans les urnes ou dans les mines de nickel.