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Troyes Aube Habitat continue d’investir en masse

Immobilier. Malgré le contexte difficile, Troyes Aube Habitat prévoit d’investir 69 millions d’euros en construction et rénovation en 2024, après 62 millions cette année.

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Photo des membres du bureau de Troyes Aube Habitat
Les membres du bureau de Troyes Aube Habitat ont fait le point sur la situation actuelle et les perspectives du premier bailleur social aubois. (Crédit : LL)

Le premier bilan de la fusion entre Troyes Habitat et Aube Immobilier s’avère très positif et donne raison aux collectivités de rattachement, Troyes Champagne Métropole et le conseil départemental de l’Aube. « C’est une fusion réussie qui permet de faire face à la crise tout en préservant nos valeurs », fait remarquer le président du bailleur social, Bertrand Chevalier. La fusion opérée en 2021 a permis la mise en place du premier bailleur social aubois qui loge un habitant du territoire sur six grâce à un parc de 22 170 logements.

Une union qui fait la force aussi sur le plan financier, et qui permet à Troyes Aube Habitat de conserver un autofinancement positif alors que d’autres, ont été soit absorbés en perdant le centre de décision local, soit n’ont plus les capacités d’investir. Cette année, plus de 62 millions d’euros seront investis dans la construction de 165 logements neufs et la réhabilitation de 624 logements anciens.

« En 2024, nous continuons sur la même lancée avec des investissements à hauteur de près de 69 millions d’euros », précise Éric Protte, directeur général. L’an prochain, la construction de 285 logements neufs sera lancée, les programmes de rénovation énergétique se poursuivront, ainsi que les dernières opérations de démolitions prévues sur le quartier Jules-Guesdes. Chaque année, une soixantaine de logements sont vendus afin de dégager des ressources pour continuer d’investir.

Une stratégie de renouvellement du parc qui se poursuit mais qui devra s’adapter à la situation. Disponibilité des matériaux, hausse des matières premières, difficultés de recrutement dans le bâtiment sont autant de données dont il faut désormais tenir compte et qui vont peser sur le déroulement des chantiers.

Un rôle social de proximité

Autant d’investissements qui sont une bouffée d’oxygène pour la filière bâtiment. « Nous avons aussi maintenu une présence de proximité, avec un maillage territorial très important », ajoute Sibylle Bertail-Fassaert, vice-présidente. Au total, 8 agences et 26 points d’accueil accompagnent les locataires, et notamment ceux qui font face à des difficultés. Un rôle d’accompagnateur qui se traduit également sur des thématiques précises, comme le logement étudiant. « Nous comptons un millier de logements étudiants et une agence spécialisée sur le sujet à Troyes », rappelle Jérôme Bonnefoi, président de la Siaba, filiale de TAH spécialisée dans les locaux professionnels et industriels.

Le rôle social et économique sur un territoire est très important pour répondre aux orientations stratégiques telles que le développement de l’enseignement supérieur ou encore l’implantation de nouvelles usines.

« Mais il faut absolument que le logement redevienne véritablement une priorité nationale », tient à souligner Bertrand Chevalier. Dans un contexte de tension, l’inflation, la hausse des taux d’intérêts et des coûts de construction pèsent sur l’autofinancement et la capacité d’investissement. Pourtant, les enjeux demeurent, notamment en matière de transition énergétique et de besoins en logements. Un nouveau prélèvement sur les bailleurs sociaux pour réduire le déficit public pourrait avoir des conséquences lourdes localement.