Toyota : 1 000 km d’autonomie électrique

Toyota a pris son temps pour mettre sur le marché sa première voiture 100% électrique, le SUV bZ4X lancé il y a quelques mois à peine. Mais le premier constructeur automobile mondial a décidé d’accélérer sa conversion, affichant des ambitions chiffrées ne laissant planer aucun doute sur sa volonté de conquête avec à l’échéance 2030 pas moins d’une trentaine de nouveaux modèles à batterie pour une production de 3,5 millions de voitures exclusivement électriques. De quoi permettre à Toyota de compter 50% de véhicules zéro émissions dans sa gamme.

Le géant japonais s’est donné les moyens de ses ambitions et a révélé lors d’un séminaire récent, intitulé « Modifions l’avenir de l’automobile », tout un programme, des informations sur la mise au point de nouvelles technologies de batterie apportant aux bénéfices multiples : puissance, autonomie, réduction du temps de recharge et baisse des coûts.

Au total quatre batteries de nouvelle génération et deux futures évolutions sont prévues. Explication de Takero Kato, le président de la BEV Factory, l’unité dédiée exclusivement aux véhicules à batterie Toyota : « Nous allons avoir besoin de différents types de batteries, tout comme nous disposons de diverses motorisations, proposant des solutions compatibles avec les divers modèles et répondant aux différents besoins de la clientèle. »

Les ingénieurs maison se sont d’abord penchés sur les batteries à électrolyte liquide, celles qui équipent actuellement la quasi totalité des voitures 100% électriques du marché. Objectif : accroitre leur densité énergétique et leur vitesse de charge. Dès 2026, la batterie lithium-ion « Performance » permettra de disposer d’une autonomie de l’ordre de 800 km, ce que ne propose aucun modèle aujourd’hui, de récupérer de 10% à 80% de marge en moins de 20 minutes avec un coût de production réduit de 20% par rapport au SUV bZ4X.

Ces avancées majeures gommeront les principaux points faibles des modèles électriques. Mieux encore, une variante « Haute performance », plus évoluée technologiquement, est promise pour 2027-2028 avec un chiffre magique : 1 000 km d’autonomie sans être contraint de passer par la case recharge.

10 minutes pour faire le « plein » d’électricité en 2028

Pour favoriser le développement des voitures zéro émission abordables financièrement, Toyota met au point par ailleurs un nouveau type de batterie en s’appuyant sur trois décennies d’expérience en matière d’hybridation. Bénéfice attendu : une autonomie en progrès de 20% par rapport au bZ4X, donné pour 450 km,environ 30 minutes sur une borne rapide pour récupérer 80% de marge et surtout une baisse des coûts de 40%, ce qui devrait permettre de proposer des 100% électriques d’entrée de gamme accessibles.

Le constructeur met en avant l’échéance 2026-2027 pour la disponibilité de voitures équipées de cette batterie inédite. Par ailleurs, Toyota travaille à la mise au point de batteries à électrolyte solide. Leurs avantages sont nombreux mais elles présentent une lacune majeure : une faible durée de vie, rendant leur utilisation très limitée.

Des innovations technologiques des ingénieurs du constructeur ont permis de résoudre ce défaut capital. Des modèles les utilisant sont annoncés pour 2027-2028 avec 1 000 km d’autonomie et un maximum de 10 minutes pour faire le plein d’énergie (10%-80%). Des évolutions attendues à une échéance plus éloignée promettent même jusqu’à 1 200 km d’autonomie.

Trop beau pour être vrai ? Le numéro 1 mondial de l’automobile n’a pas pour habitude de se lancer dans des projections hasardeuses. Augmenter l’autonomie, diminuer le temps de recharge tout en réduisant le prix de revient des batteries : la plupart des constructeurs travaillent sur ces questions essentielles. Toyota dispose des moyens financiers et des ressources technologiques susceptibles de lui permettre de faire plus vite et mieux que ses concurrents. 2028, c’est presque demain.