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Countryman E : esprit Mini es-tu là ?

Nouveauté. Plus volumineuse et 100% électrique, la troisième génération du SUV premium germano-britannique sera assemblée en Allemagne. Tout change au royaume de Mini.

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Photo de la Countryman E
Changement de taille pour la Countryman qui dépasse désormais 4,43m. (Crédit : DR)

Mini, c’est d’abord une marque. Et aussi – au moins un peu – une référence à la taille. Peut-on encore parler de « mini » à propos d’une Countryman de troisième génération de 4,43 m de long, 1,84 m de large et 1,66 de haut ? La réponse est dans la question. Mini est une marque : point !

Si la nouvelle Countryman a pris ses aises, c’est tout simplement qu’elle n’est plus tout à fait une Mini à l’anglaise mais une cousine germaine de la BMW X1 dont elle partage la plate-forme. Et aussi les chaines de montage puisqu’elle sera assemblée en Allemagne à Leipzig, une première pour la marque. Il ne sera pas superflu de coller çà et là des « Union Jack » pour faire illusion. Ce qu’elle perd d’un côté, la Countryman 2024 le gagne de l’autre. À commencer par une habitabilité en progression notable.

Moins urbaine mais plus polyvalente et plus familiale : elle entrera en concurrence directe avec les rares SUV compacts premium du marché lorsqu’elle débarquera dans les showrooms de la marque début 2024. Elle ne devrait pas avoir de difficultés à faire valoir ses arguments pratiques dont une banquette arrière coulissante, tout en continuant à jouer de son style toujours exclusif. Très différente esthétiquement de celle qu’elle remplacera bientôt, elle n’en conserve pas moins un ADN propre à la marque. Des gènes qu’on retrouve dans le traitement de la proue (calandre, blocs optiques) ou du profil du pavillon avec un pare-brise vertical en particulier.

Ce qui change du tout au tout : les passages de roues au dessin plus marqué, quasiment « brutaliste », pouvant abriter des roues jusqu’à 20 pouces de diamètre, un capot moteur horizontal plat, surmontant les optiques. L’ensemble apparait minimaliste à une bizarrerie près : un élément couvrant partiellement la troisième vitre latérale sur lequel est inscrit le nom du modèle.

Deux blocs électriques jusqu’à 313ch pour commencer

À bord, tout change. Et ce n’est rien de l’écrire ! La nouvelle génération Countryman fait table rase tout en adressant un clin d’oeil appuyé à la toute première Mini, née en 1959 en regroupant l’ensemble des informations de conduite (et d’info-divertissement) au sein d’un immense disque de 24 cm de diamètre, implanté en position centrale.

Le numérique en plus et la justification pratique en moins. Sir Alec Issigonis, le créateur de la toute première Mini, avait pris cette option osée pour dégager deux immenses espaces de rangement de part et d’autre de ce compteur tout rond.

Ce bloc digital original dans sa forme est capable d’adopter de multiples configurations graphiques et de couleurs mais il contraint à quitter la route des yeux pour le consulter. Un choix esthétique fâcheux sur le plan de la sécurité. D’autant plus qu’on ne trouve aucune compensation pratique avec une planche de bord verticale recouverte de tissu de couleur.

Comme toujours chez Mini, on peut créer de multiples ambiances, un peu « fête à Neuneu », avec des jeux de couleurs variés. La Countryman accentue encore ces possibilités que bon nombre d’utilisateurs s’empressent de squizzer...

Quatre niveaux de finition font varier les matériaux et les équipements. On perçoit globalement une volonté de « faire jeune » au détriment d’une touche de classe britannique qu’on cherche vainement. La Countryman et la Mini classique ont été dévoilées au Salon de Munich exclusivement en motorisations 100% électriques. Des versions thermiques sont également prévues.

Il y aura même un diesel ! En attendant, deux blocs électriques performants ont été mis sous les projecteurs : 150 kW (204 ch) pour la Countryman E, 230kW (313 ch) pour la Countryman SE All4 à quatre roues motrices. Son couple de près de 500 Nm lui permettra d’effacer le 0 à 100 km/h en 5,6 secondes. Des performances hors norme jamais atteintes par une Mini jusque-là.

L’autonomie conventionnelle annoncée culmine à 462 km pour la E et 433 km pour la SE All4 avec la possibilité de passer de 10% à 80% de marge en moins de 30 minutes sur une borne rapide. Mini promet des sensations de conduite « go kart feeling » selon la formule habituelle. Une gageure, compte-tenu de l’encombrement et du poids de la nouvelle Countryman.

Plusieurs modes de conduite sont proposés pour arbitrer entre économie et plaisir de conduite. Et évidemment, un choix de teintes de carrosserie exclusif avec des couleurs de toit contrastées permettront de se constituer une Countryman à nulle autre pareille. « Sa » Countryman. Ceux qui la trouveront un peu trop grosse n’auront pas à patienter longtemps. Une Mini Iceman, beaucoup plus citadine, est annoncée pour le printemps...