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Hôpital et lycée collaborent pour créer un diplôme en radiologie

Santé. Dans les Ardennes, une nouvelle formation pour devenir manipulateur en radiologie verra le jour à la rentrée de septembre, au lycée Sévigné de Charleville-Mézières.

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Photo d'une machine IRM
Cette filière sera accessible aux bacheliers à profil scientifique et technologique. (Crédit : DR)

Devenir Technicien supérieur en « Imagerie médicale et radiologie thérapeutique » sera possible à partir de la rentrée scolaire 2024 au Lycée d’enseignement général et technologique Sévigné de Charleville-Mézière. Dix-huit places seront ouvertes dans le cadre de la première promotion de cette nouvelle filière.

6 000 postes vacants en France

À l’origine de ce projet, le Centre hospitalier Nord Ardennes. « Depuis deux ans, nous sommes confrontés à de très gros problèmes de recrutement de manipulateurs en électro-radiologie, un problème qui touche d’ailleurs le territoire national puisque 6 000 postes sont vacants, dont 25 % de postes non pourvus dans nos propres établissements. Ce qui augmente les délais de rendez-vous et donc de diagnostic. C’est pourquoi nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes », explique Thomas Talec, le directeur de l’établissement hospitalier.

Deux solutions s’avéraient alors possibles : soit recourir à l’une des trente écoles adossées à un CHU en sachant qu’elle n’aurait pas pu répondre à tous les besoins, soit créer un diplôme de technicien supérieur (DTS) dans les Ardennes en s’appuyant sur un lycée professionnel. « Pour porter ce projet, nous avons pu compter sur les deux proviseurs successifs du Lycée Sévigné, Patrick Laurent et Éric Pfaff, qui ont vite montré leur intérêt pour cette option. Ensuite, nous nous sommes rapprochés d’un spécialiste français des DTS qui nous a fait bénéficier de ses expertises en la matière. Le soutien des élus locaux et notamment du maire, Boris Ravignon, et de la Région Grand Est a fait le reste. » Le dossier définitif a été validé par le rectorat fin 2023 et le nécessaire a ensuite été fait pour que ce diplôme soit inscrit sur la plateforme Parcoursup. La sélection se veut rigoureuse car la formation sera exigeante et de haut niveau.

Cette future filière nécessitera une formation de trois ans ponctuée de 2 100 heures de cours théoriques et de 70 semaines de stages (20 la première année, 24 la seconde et 26 la troisième) sur les machines des plateaux techniques de l’hôpital et des cabinets de radiologie privés. L’encadrement sera assuré par des professionnels aguerris (radiologues, manipulateurs électro-physiciens) et des enseignants supérieurs dont une partie des professeurs du lycée d’accueil dans des matières comme la physique, le médico-social, l’éco-gestion, l’anglais et les sciences et la vie de la terre. Un coordinateur sera prochainement désigné.

Emploi assuré

Comme il s’agit de répondre à une demande criante de techniciens en imagerie dans des domaines en constante évolution technologique (radiologie, radiothérapie, médecine nucléaire, cardiologie interventionnelle, imagerie diagnostique), les futurs étudiants sont assurés à 100 % de trouver des débouchés et un emploi, en étant tout de suite opérationnels une fois le DTS en poche. D’autant qu’il faut aussi pallier les nombreux départs en retraite dans cette profession. « D’ici trois ans, notre établissement, qui est le quatrième employeur privé champardennais, pourra alors faire tourner à plein son matériel médical et ainsi rentabiliser ses nombreux investissements, ce qui aura un impact majeur sur la santé des patients », conclut Thomas Talec. Actuellement, la densité de manipulateurs radio s’élève à 39 pour 10 000 habitants dans les Ardennes contre 65 dans la Marne…