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Fort d’un chiffre d’affaires de 579,3 M€, Actia récolte les fruits de sa stratégie de diversification

Électronique. Avec la fin des difficultés d’approvisionnement sur le marché des composants, l’entreprise a retrouvé son niveau d’activité d’avant la crise sanitaire. Elle vise désormais les 800 M€ de chiffre d’affaires en 2027.

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Photo de Jean-Louis Pech et Catherine Mallet
Jean-Louis Pech, PDG d’Actia, et Catherine Mallet, directrice générale déléguée du groupe. Engagé dans la micromobilité, en tant que membre du cluster régional Vélo Vallée, Actia a signé un partenariat avec le fabricant occitan de vélos électriques FlyingCat. L’ETI fournit à la start-up sétoise certains des composants essentiels de ses vélos dont le moteur moyeu, la batterie et son application connectée. (©Actia).

Le groupe toulousain Actia, spécialiste de l’électronique dédiée de la gestion des systèmes pour les secteurs de l’automobile, du ferroviaire, de l’énergie, de la défense, des télécommunications et du spatial, ne s’est peut-être jamais aussi bien porté. Malgré un contexte inflationniste et géopolitique difficile, il a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 579,3 M€, en croissance de 15,9 % sur un an, enregistrant son « plus haut niveau historique » depuis la création d’Actia en 1986. Le groupe, qui avait réalisé 520,4 M€ en 2019, année de référence avant le Covid, laisse enfin derrière lui les conséquences de la pandémie et la crise des composants qui en a résulté.

En 2023, toutes les branches d’activité du groupe ont progressé. L’activité Automotive qui représente 85 % du chiffre d’affaires du groupe connaît une hausse de 21,5 % sur un an tandis que la division Télécommunications, qui compte pour 15 % dans le chiffre d’affaires, enregistre une croissance de 10,2 % par rapport à 2022. Sur l’exercice, le résultat opérationnel s’établit à 15,4 M€, en hausse de 56,6 % alors que le résultat net part du groupe des activités poursuivies ressort à 8 M€ contre 1,1 M€ un an auparavant. Un exercice au final de « bonne tenue » selon Jean-Louis Pech, PDG d’Actia, qui a présenté le 27 mars 2024 les résultats annuels du groupe. Et d’ajouter :

Après un début d’année difficile compte tenu du manque persistant de certains composants alors que la demande client était toujours très forte, les six derniers mois ont été marqués par la fin des difficultés d’approvisionnement et une baisse de la demande clients. Une année donc contrastée qui nous a tout de même permis d’atteindre nos objectifs sur le plan opérationnel et du désendettement. »

Rééquilibrage des activités

Le groupe, qui compte 30 sociétés dans 17 pays (dont deux nouvelles au Japon et en Égypte) et emploie plus de 4 090 collaborateurs dans le monde (+9,7 %), dont 1185 en France, récolte ainsi les fruits de sa stratégie de diversification engagée depuis quelques années. Pour faire face à l’arrêt programmé en 2020 d’un important contrat avec Volvo Car, les dirigeants d’Actia ont en effet fait le choix, depuis cinq ans, de « se positionner sur des secteurs porteurs ». Des segments d’activité où le groupe était jusque-là peu présents, tels que l’énergie, le ferroviaire et le spatial.

Conséquence : l’automobile qui représentait 38 % de son chiffre d’affaires en 2019 ne compte plus aujourd’hui que pour un peu plus de 15 %. Ce rééquilibrage des différentes activités du groupe l’a d’ailleurs conduit à entreprendre en 2023 une importante restructuration de son organisation, scindée désormais en quatre divisions : Mobilité, Aérospatial, Énergie et Ingénierie. Une manière également pour le groupe d’être plus lisible vis-à-vis de ses clients.

Une croissance plus modérée en 2024

Cette diversification devrait également permettre à l’ETI familiale, qui réalise plus de 63 % de son chiffre d’affaires à l’export, d’absorber « les baisses de volumes annoncées par certains clients, notamment dans le domaine des poids lourds et des engins spéciaux », précise le groupe dans le communiqué. Le groupe table sur une croissance de 3 à 5 % de son chiffre d’affaires grâce notamment à la mise en production de nouvelles familles de produits.

Actia, qui investit entre 14 et 18 % de son chiffre d’affaires en R&D, espère finaliser en cours d’année l’acquisition de Steel Électronique, un bureau d’études spécialisé dans le spatial basé à Martres-Tolosane (31). Grâce à ce rachat, le Toulousain ambitionne de devenir un acteur industriel de référence en tant que fournisseur d’électronique embarquée pour les domaines de l’aéronautique, du spatial, des Télécommunications (sol et spatial embarqué).

Après avoir annoncé il y a un an viser les 800 M€ de chiffre d’affaires en 2025, le groupe repousse cet objectif à 2027.