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Auxerre ne veut plus voir son centre-ville dépérir

Investissement. Début juillet, État, élus locaux et partenaires institutionnels paraphaient le premier avenant de la convention « Action cœur de ville ». Ce document précise la stratégie territoriale adoptée pour la revitalisation du centre-ville auxerrois lors des cinq prochaines années.

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Emblème du centre historique, la tour de l’Horloge a bénéficié de 2,65 millions d’euros de travaux de restauration. (Crédit JDP).

Vacance commerciale élevée, habitat défraîchi, dépeuplement progressif et faible notoriété touristique, le centre historique de la « belle endormie » souffre d’indicateurs socio-économiques et démographiques dégradés. C’est ce qui ressort des différents diagnostics dressés préalablement à la signature du document. À l’instar de nombreuses villes moyennes, en France et en Europe, Auxerre a été frappé par un phénomène de dévitalisation de son centre-ville, sous le double effet pervers de la métropolisation et de la périphérisation. Des facteurs dont ont largement profité les grandes agglomérations.


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« Chacun peut faire le constat que le centre-ville d’Auxerre, et son centre historique, est malade. Un commerce à la peine avec une activité qui se déporte sur les extérieurs, un patrimoine bâti qui se fragilise et s’altère avec pour conséquence une dégradation de l’offre locative en centre-ville », souligne avec lucidité Crescent Marault, le maire. Parallèlement, les chiffres mettent en exergue un vieillissement et une paupérisation de la population auxerroise. Dans le chef-lieu de l’Yonne, 21 % de la population a, en effet, un niveau de vie qui se situe en dessous du seuil de pauvreté alors qu’il n’est que de 15 % à l’échelle nationale.

Des motifs d’espoir néanmoins

Inscrite dans le projet décennal de territoire de la ville et de la communauté d’agglomération, cette stratégie de revitalisation comprend 26 actions dont certaines sont déjà finalisées comme la restauration de la tour de l’Horloge et d’autres sont en recherche de financement, à l’image de la rénovation du marché couvert de l’Arquebuse. Au programme, notamment : réhabilitation de l’habitat ancien, requalification des quartiers Batardeau-Montardoin ou encore création de parkings relais à proximité du centre-ville pour doper l’activité commerciale. Malgré une vacance commerciale conséquente, cette dernière a baissé lors des trois dernières années, en passant de 21 % en 2020 à 18 % en janvier.

Élus municipaux et communautaires misent, par ailleurs, sur le développement des activités touristiques, en particulier, fluvestres pour attirer une nouvelle clientèle, étrangère principalement, sur le territoire, en identifiant Auxerre comme la porte d’entrée du canal du Nivernais. Un volet qui devrait être accompagné d’une grande opération de marketing territorial. Il faudra, cependant, à l’avenir, que ces mêmes élus règlent d’une autre manière la grève du ramassage des ordures ménagères qui empoisonne l’activité touristique et commerciale depuis le début de l’été. Et abîme l’image de la cité de Paul Bert.